Soutien à la candidature du fils de Nicolas Sarkozy à la présidence de l’EPAD : jusqu’où ira Philippe de Villiers ?
On savait Philippe de Villiers prêt à beaucoup de choses pour s’attirer les faveurs de son ami personnel Nicolas Sarkozy.
On se souvient de sa discrétion lors de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, traité négocié et imposé aux Français, tambour battant, par le tout nouveau président de la République.
On se souvient des mille et une précautions de langage prises par l’élu vendéen pour, dans les mois qui suivirent, réagir à l’actualité européenne, chargeant toujours les institutions communautaires et exonérant systématiquement de complicité avec elles le président français.
On a tous en tête le ralliement avec armes et bagages du président du MPF au camp présidentiel, oubliant au passage toutes les piques féroces qu’il lui avait lancées quelques semaines plus tôt lors de la campagne européenne. Oubliée, alors, l’accusation de double-jeu sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne…
Certains d’entre nous ont aussi remarqué l’abstention, dans la foulée, des parlementaires MPF sur la loi Hadopi II, eux qui avaient jusqu’alors combattu avec la dernière énergie cette loi liberticide imposée par les gros intérêts de l’industrie du disque.
Cela faisait déjà beaucoup, mais cela n’était manifestement pas assez : aujourd’hui, Philippe de Villiers s’est empressé d’apporter son soutien inconditionnel et élogieux à la candidature des plus controversées du fils du Président à la tête de l’EPAD. Louant « le talent et l’étoffe » de ce « conseiller général du peuple », le rallié de la Vendée s’indigne de ce qu’un « élu de la Nation » ne puisse assumer certaines fonctions « au prétexte de sa jeunesse » ou de « son origine ».
On s’étonnera bien sûr des étranges arguments avancés pour la défense du Dauphin de la Sarkozie : tout d’abord, chacun sait que le canton de Neuilly-sud n’est pas précisément habité par ce que l’on nomme ordinairement « le peuple ». Ensuite, on réserve plus souvent aux parlementaires qu’aux conseillers généraux le titre « d’élus de la Nation », étant donné que le Parlement est dépositaire de la « souveraineté nationale » selon les textes. Enfin, qui met en cause la « jeunesse » ou « l’origine » de Jean Sarkozy ? C’est sa filiation avec le chef de l’Etat, compte tenu de son inexpérience et de son manque de titres universitaires - d’où le fort soupçon de népotisme - qui révolte légitimement une écrasante majorité de nos concitoyens.
Ce n’était pas assez, donc il fallait que Philippe de Villiers aille jusque-là. Mais pas assez pour quoi, au fait ? Un maroquin ministériel ? L’avenir le dira sans doute. Quant aux électeurs abusés du MPF, ils savent déjà que leur confiance a bel et bien été trahie.
Laurent Pinsolle, porte-parole de DLR